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A symphony for two lonely souls - feat Coco Bel-Œil

L'Ombre de la Citacielle :: La Citacielle :: La Tour Principale :: L'Opéra Familial
Izaya
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Jeu 2 Mai - 18:30
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A SYMPHONY
for two lonely souls

❅❅❅

02 mai

Il y était. C’était ce soir-là, et aucun autre.

A dire vrai, il ne réalisait pas encore tout à fait ce qui allait se passer. La chose lui semblait si extraordinaire, impossible hier encore ; pourtant, c’était réel. Il s’apprêtait ni plus ni moins à jouer une de ses Illusions-Concerts devant le seul et unique Farouk.

Si l’idée même de se présenter devant l’Esprit de famille ne l’émouvait pas outre mesure (après tout, il n’était qu’un géant fainéant et oublieux), l’occasion de jouer à l’Opéra Familial était une chance inestimable qui le rendait joie. On parlait là d’une foule massive d’aristocrates, amassée dans les balcons : autrement dit, une foule massive de clients potentiels.

C’était tout bonnement incroyable.

Cette réussite, il la devait à la soirée d’Augustin qui avait eu lieu quelques jours plus tôt, au Clairdelune. Il fallait croire que la représentation avait tant plu et fait tant de bruits qu’elle était parvenue aux oreilles de l’Esprit de famille. Certainement pour tromper son inévitable ennui, il avait décidé qu’Izaya jouerait ce soir, puisque visiblement, il se débrouillait assez pour que son prénom parvienne à lui. Alors Izaya jouait ce soir-là.

Et il ne jouait pas seul.

Farouk s’était arrangé pour que sa chanteuse lyrique favorite, sa Prima Donna, pose sa voix par-dessus les notes illusoires du Mirage. Et en vérité, l’idée n’enchantait guère ce dernier. Ce n’était pas qu’il s’y opposait… Mais il n’était pas vraiment emballé non plus.

La musique, c’était son exutoire. C’était sa tête, ses pensées, son cœur et son âme qui s’exprimaient en cœur lorsqu’il se produisait. C’était la seule façon qu’il avait de dire ce qu’il ressentait, mieux que ne le ferait jamais les mots. C’était son langage, sa voix, et sa raison d’être. Savoir qu’une personne étrangère, de surcroît si peu appréciée malgré son grand talent, allait venir interférer dans son processus de création… Cela lui glaçait le sang ; tant pour sa solitude gâchée que pour sa réputation.

Toutefois, quelque chose au fond de lui compatissait. Dans le tumulte d’émotions et de pensées qu’étaient les siennes, l’une d’entre elles semblait prendre le parti de Coco.

Elle est comme toi. Elle est aussi seule que toi, au fond.

Il chassa cette pensée d’un revers agacé de la main. L’heure n’était certainement pas à la dramatisation. Peut-être qu’elle était seule, et alors ? Elle n’était pas comme lui. Rien que le fait qu’elle léchait si soigneusement les bottes de Farouk prouvait à quel point elle était autant esclave de cette société que tous les autres.

Je suis peut-être seul, mais au moins, c’est par choix. Pas parce que je suis un petit chiot de Farouk qui se fait canarder dans les torchons populaires. Si, Fa dièse, Mi, Fa dièse.

Voilà qu’il se mettait dans tous ses états tout seul. Il ricana doucement. Ce n’était vraiment pas professionnel de sa part.

Avec une profonde inspiration, il prit le temps de calmer son esprit, se berçant de petites notes-illusions, si douces que seul lui pouvait les entendre – où à la limite, un domestique qui se serait approché de lui de très près. Il sentit le tumulte des vagues dans son crâne s’adoucir, devenant un océan plus tranquille. Apaisé, il jeta un œil alentour.

Les loges de l’Opéra était richement décorée ; tout n’y était que froufrous, velours et dorures. Là où les sculptures et les peintures resplendissaient le plus, il reconnaissait le travail de certains de ses confrères Mirages ; remarquablement exécuté, et remarquablement trompeur.

Il reporta son regard sur le sien, reflété dans l’immense miroir qui éventrait le mur. Il remarqua, non sans grand plaisir, la pile de maquillage qui trainait sur la table ; toujours dans l’excès, il manqua d’en pousser un glapissement de joie. Voyant qu’il se saisissait d’un crayon, une domestique – qui s’était jusqu’alors tenue droite comme un piquet au fond de la pièce – se précipita vers lui, sans doute prête à le maquiller elle-même. Il la repoussa d’un geste las, à moitié amusé.

- Je préfère me maquiller moi-même. Voudrais-tu donc gâcher un de mes seuls plaisirs ?

Il lui adressa un clin d’œil doublé d’un immense sourire, et la jeune fille s’en retourna à sa place en rougissant indécemment.

Sans se départir de son sourire, le Mirage commença à noircir le pourtour de ses yeux, électrisant davantage encore leur couleur claire.

Même lorsqu’il remarqua la présence de la Chroniqueuse qu’il attendait tant dans l’immense miroir, il continua tranquillement son travail, imperturbable. Seul un pli naquit au coin de ses lèvres.

- Ah, Mademoiselle Coco… Je vous attendais presque !

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Ven 3 Mai - 19:10
❅❅❅

Seule à sa coiffeuse, Coco fronçait son oeil unique devant ce miroir entouré d'une multitudes de petits angelots plus vrais que nature. Tous lui tiraient la langue ou lui adressaient des gestes obscènes, derniers méfaits du décorateur illusionniste qu'elle avait fait renvoyer. Mais ce n'était pas la raison de son apparente contrariété.

Si elle faisait la moue, s'était à cause de la dernière lubie du seigneur Farouk. Encore une ...

Mêler ma voix aux cris des courtisanes au Gynécée, c'est fait. Jouer les attractions touristiques chez notre potiche d'ambassadeur, fait ! Débiter les mêmes chansonnettes pendant des heures à un géant qui roupille, c'est mon quotidien. Et maintenant ? Je suis là pour servir de faire-valoir au petit génie hyper-sensible du moment ...

Coco enfonça un peu violemment une épingle dans son chignon, Outch ! Elle devait les faire elle-même depuis qu'elle avait renvoyé sa camériste. Cette fois encore les boucles n'étaient pas bien symétriques, mais une illusion de dernière minute devrait faire l'affaire

A condition que je ne me fâche pas encore une fois avec cette gourde de maquilleuse ...

Bouche fermée, Coco, commença à se chauffer la voix et à faire des gammes, machinalement. Elle repensait au peu qu'elle avait entendu des illusions sonores d'Izaya. Elle avait en particulier dans l'oreille une complainte lancinante issue d'une de ses fameuses boites à musique.

Une nouveauté ? Tssss ...  Des harmonies déjà vues chez les compositeurs babéliens il y a plus de trois cents ans. Et la mélodie ? Rien de bien neuf sous les illusions solaires de la Jetée-Promenade ... Une ménestrelle d'Al-Ondalouze en a consigné de semblables dans un petit carnet que j'ai pu feuilleter lors de mes recherches.  

La fusion de ces deux éléments était pourtant originale, où du moins inattendue. De là à crier au génie, il y avait encore un monde.

Mlle Coco se racla la gorge et commença ses vocalises bouche ouverte :
-Ah, ah, ah, ahahahahahaaaa. Hi, hi, hi, hihihihihiiiii.

S'interrompant et se raclant la gorge, elle prit un grande inspiration, tourna sa tête vers la porte entrouverte de sa loge et hurla :
- Un diapason, UN DIAPASON !

Elle n'en avait pas vraiment besoin, mais il n'y avait rien de tel que de crier après quelqu'un pour lui chauffer la voix. Quelques secondes plus tard, un laquait en livrée accourait dans la loge et, en s'inclinant très bas, lui tendit le petit objet métallique à deux branches.

- Un diapason pour Madame.

Interrompant une nouvelle vocalise, (Hu, Hu, Hu, Huhuh---- ! ) Coco lui décrocha un regard noir et crispa ses lèvres.

- C'est Mademoiselle Coco. Vous n'oublierez pas la prochaine fois, j'en suis sûr.

Elle ponctua ces paroles d'un appel à son pouvoir afin de les imprimer définitivement dans la mémoire du pauvre serviteur. Il sortit de loge en titubant, tandis que des "Mademoiselle Coco, Mademoiselle, Mademoiselle ..."  résonnaient dans sa tête.

Continuant à vocaliser, la diva jeta négligemment le diapason dans un tiroir de sa coiffeuse. En le fermant, le tiroir grinça et elle cru l'entendre articuler :  "Coco Bel-Oeil". Cessant de chanter, elle ouvrit et ferma le tiroir plusieurs fois. C'était bien une illusion, cachée dans le grincement du tiroir qui lui rappelait son insultant surnom à chaque fois qu'elle l'actionnait.

Je suis Mlle Coco, Prima Donna Familiale et plus grande soprano du Pôle, seul mon génie engendre cette haine.

Sur cette pensée réconfortante, Coco reprit ses vocalises.

L'heure de la représentation approchait. Dans moins d'une heure elle monterait sur scène. Elle sourit en s'imaginant seule sur les planches du grand opéra familial.

Pas de chef d'orchestre, pas de choeur, pas d'autre soliste. Juste moi et quelques illusions. Ah oui, et un illusioniste.

Mlle Coco l'avait presque oublié. Cet Izaya qu'elle n'avait même pas rencontré depuis qu'ils avaient tous deux reçu l'ordre de monter cette soirée. A quoi bon ? Elle connaissait déjà l'intégralité du répertoire lyrique représenté au Pôle depuis la fondation de l'opéra familial, que pourrait-elle bien avoir à répéter ?

C'est plutôt lui qui aurait eu besoin de ses conseils. Il n'avait jamais mis les pieds dans les coulisses de l'opéra. Il n'avait pas même réagi quand on lui avait donné sur ses ordres la loge la plus éloignée de la scène. Mlle Coco était quand même surprise qu'il ne soit pas venu la rencontrer plus tôt. Il fallait pourtant qu'il conviennent d'un programme.

Un Grand Drame Musical en 5 actes ? Sans autre soliste à surpasser, le temps risque de paraître un peut long. Un récital d'airs de bravoure ? Facile, mais je ne sais pas si ce jeune mirage pourra soutenir le rythme de mes trilles.

Coco était sur le point de le faire appeler quand elle se ravisa. Il lui fallait être un peu plus délicate qu'à l'accoutumé, elle devait veiller à briller sur scène ce soir, comme tous les autres soirs, et ce jeune mirage était bien capable de la mettre en difficulté. Elle avait déjà eu affaire à des orchestres désaccordés, des choeurs cacophoniques ou des collègues qui perdaient la voix. Elle avait même été parfois à l'origine de ces dysfonctionnements et les avait toujours tournés à son avantage, pour briller des mille feux de son éclat de Diva.

Ca ne sert à rien de tout faire pour éviter un catastrophe. Il faut juste que si la représentation tourne mal, tout le monde constate que c'est bien la faute de l'illusionniste. Que peut un jeune blanc-bec face à la grande Prima Donna ?

Elle n'arrivait cependant pas à refouler la légère inquiétude qui la travaillait. Certes, si la situation dégénérait, elle n'aurait qu'à entonner la Ronde des enfants qui rentrent de l'école. Cette chanson tout simple avait toujours eu de l'impact sur le seigneur Farouk, plus que les plus belles cantilènes de son répertoire. Mais si sa voix se retrouvait complètement couverte par les illusions sonores ? Décidément, elle n'aimait pas partager la scène avec quelqu'un capable de faire plus de tapage qu'elle.

Se levant, Coco testa une dernière fois son sourire le plus charmeur dans le miroir sous les regards narquois des illusions d'angelots en stuc et quitta sa loge. Il lui fallait traverser toutes les coulisses, presque vides ce soir malgré l'imminence d'une représentation. Eloigner Izaya n'était peut-être pas une si bonne idée. Elle l'avait parfois croisé lors de soirées mondaines. Son expression lui avait semblé trop douce pour être honnête et sa conversation brillante semblait avoir comme seul objectif la vente de ses illusions sonores. Encore un mondain qui ne pourrait rien comprendre de la véritable solitude des grands artistes.

Arrivée à sa loge dont la porte était ouverte, Coco s'arrêta sur le seuil. Un vague bruissement provenait de l'intérieur, était-ce de la musique ou simplement le bruit des coups de crayon qu'il appliquait énergiquement autour de ses yeux ? Impossible à dire.

Souriante, Coco s'avança dans la pièce et apparut derrière Izaya dans l'encadrement du grand miroir. Oui, c'était bien de la musique, le jeune mirage émettait directement dans la pièce une illusion sonore à la fois plus simple mais aussi plus originale que celle de la boite à musique que Coco avait un jour ouverte. Il souriait aussi.

- Ah, Mademoiselle Coco… Je vous attendais presque !

Le sourire de Coco resta crispé sur ses lèvre.

Quelle suffisance ! Si il connait assez ma susceptibilité pour respecter les usages, son
"Mademoiselle" trop appuyé a tout d'une moquerie. Encore un lecteur assidu du Niebelungen. Peut-être même est-il assez naïf pour croire ce qui y est écrit.

Le jeune homme poussait la prétention jusqu'à se maquiller lui même. Coco avait bien du faire de même, mais pour la bonne raison que sa dernière servante attitrée avait oublié comment ouvrir une boite à poudre. Il l'attendait presque ? Etait-il si sûr de lui qu'il avait pu imaginer qu'ils monteraient tous deux sur scène sans même avoir échangé quelques mots ? Coco contint la mauvaise humeur qu'elle sentait revenir au pas de charge et d'une voix suave pris la parole :

- Mais mon cher, il ne fallait pas m'attendre et venir à moi. Ma loge est toujours ouverte aux vrais amis de l'Art. Et je suis si inquiète pour vous ! Des débuts à opéra familial, vous devez mourrrrrrrir d'angoisse. Et vous n'avez rien à boire ?

Se tournant vers le couloir, Coco hurla :
- IRMA, du champagne pour notre illustre musicien illusionniste.  

Outre le fauteuil d'Izaya, la loge ne contenait pour s'assoir qu'un petit pouf molletonné et une banquette. Coco s'y serait bien installée pour prendre des airs de propriétaire, mais elle aurait alors du lever la tête pour s'adresser à son interlocuteur, ce qui n'était pas du tout à son goût. Face au miroir, posant sa main couverte de lourdes bagues sur le dossier du fauteuil et fixant son oeil sur le reflet de ceux d'Izaya, elle continua :

- Je suis sûr que vous avez du répéter jours et nuits pour préparer une soirée d'une telle importance.

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Mar 7 Mai - 0:42
❅❅❅

- Mais mon cher, il ne fallait pas m'attendre et venir à moi. Ma loge est toujours ouverte aux vrais amis de l'Art. Et je suis si inquiète pour vous ! Des débuts à l’Opéra familial, vous devez mourrrrrrrir d'angoisse. Et vous n'avez rien à boire ? IRMA, du champagne pour notre illustre musicien illusionniste.  

Le fracas des bagues se posant avec suffisance sur le dos du fauteuil où se trouvait Izaya suffit à le faire tressaillir ; le trait de crayon qu’il s’appliquait tant à faire déborda quelque peu sur sa paupière.

Mais c’était loin d’être ce qui l’agaçait le plus dans l’histoire.

En à peine deux phrases, voilà que je te déteste déjà. Eh bien, ça s’annonce sympathique.

La Chroniqueuse semblait vouloir dévorer tout entier l’espace vital du Mirage. Assurément, si elle ne le voyait pas forcément comme une menace, elle tenait tout de même à assoir sa domination, à prouver qu’elle était seule maîtresse des lieux ; et que rien n’y personne ne l’y délogerai. Cela avait le mérité d’élargir le sourire du jeune homme, malgré l’attitude des plus suffisantes, pour ne pas dire crispantes, de Coco : si elle pensait qu’il venait là pour lui chiper sa place, elle se fourrait le doigt dans l’œil, et jusqu’au coude.

Il n’était là que pour ce soir, rien de plus - jamais il ne pourrait se satisfaire d’une vie enfermée dans cette cage qu’était l’Opéra. Il n’attendait alors plus que de la voir se tourner toute seule au ridicule, à essayer de se la jouer plus grande diva encore que d’ordinaire. A essayer de garder une place qu’il comptait de toute façon lui laisser.

- Je suis sûre que vous avez du répéter jours et nuits pour préparer une soirée d'une telle importance.

Pour la première fois, son regard pétillant croisa l’œil unique qui la jugeait, tandis qu’il répondait :

- A dire vrai, pas du tout, Mademoiselle. Ce n’est pas dans mes habitudes, et je trouve même cela tout à fait contre-productif. Je n’illusionne jamais aussi bien que lorsque je laisse mes émotions m’insuffler leurs propres notes. Comme vous pouvez le voir, je suis un véritable ami de l’Art, dans sa forme la plus pure.

Je ne me contente pas de jouer des berceuses pour enfants pour plaire. Je joue dans la cour des grands, moi. Je me confronte aux critiques des aristocrates, pas à celle d’un pachyderme endormi au QI frôlant le négatif.

Il garda cette pensée pour lui. S’il ne comptait pas se faire une amie de la chanteuse, il n’était quand même pas assez fou pour la provoquer avant même de monter sur scène. S’il pouvait aisément ruiner sa carrière rien qu’avec une illusion qui déformerait horriblement le son de sa voix, il n’en ferait rien quoiqu’il advienne ; son pouvoir de Chroniqueuse était bien plus dangereux encore. Il lui fallait être prudent, et ne pas trop se mettre la capricieuse à dos.

Et puis, il y avait toujours cette voix, au fond de lui, qui lui priait de croire qu’elle était comme lui. Aussi seule et désemparée dans ce monde hostile. Qu’il ne pouvait pas s’attaquer à un oiseau solitaire, si semblable à celui qu’il était.

Une fois encore, il refusa d’écouter cette pensée.

- Enfin, j’imagine tout de même que nous pouvons nous accorder sur un registre ! Mais au reste, ayez confiance : je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour sublimer votre interprétation. C’est à moi de m’adapter à la maîtresse de la situation, à l’évidence ; et non l’inverse. Ah, merci !

La servante venait tout juste de revenir, les bras chargé d’un plateau où branlait deux coupes. Izaya s’en saisit d’une, qu’il tendit nonchalamment à Coco, avant de prendre le deuxième. Il le leva rapidement en direction de la cantatrice, puis en avala le contenu presque d’une traite.

- Du courage liquide, il n’y a que ça de vrai ! Il s’extirpa de sa chaise, et exécuta quelques petits pas de danse tout en remplissant de nouveau son verre. Alors, ma chère, dites-moi : que jouons nous ce soir ?

Comme à son habitude, il se faisait créature de velours et miel ; mais au fond, il n'en pensait pas moins.

Je te laisse les rênes, mais certainement pas la gloire pour toi seule.

❅❅❅
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Mer 8 Mai - 17:23
- A dire vrai, pas du tout, Mademoiselle. Ce n’est pas dans mes habitudes, et je trouve même cela tout à fait contre-productif. Je n’illusionne jamais aussi bien que lorsque je laisse mes émotions m’insuffler leurs propres notes. Comme vous pouvez le voir, je suis un véritable ami de l’Art, dans sa forme la plus pure.

Quelle suffisance !! Comment peut-il parler de l'Art sans même en comprendre sa nature ! Des émotions, et puis quoi encore, ce sont des siècles d'histoire de la musique et des années de travail qui ...


Mais Coco ne laissa pas ses pensées l'emporter plus avant. Elle devait se contenir, il ne fallait pas froisser ce jeune mirage prétentieux ce soir. Elle en aurait bien l'occasion plus tard.

- Enfin, j’imagine tout de même que nous pouvons nous accorder sur un registre ! Mais au reste, ayez confiance : je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour sublimer votre interprétation. C’est à moi de m’adapter à la maîtresse de la situation, à l’évidence ; et non l’inverse.

Ces suaves paroles furent loin d'atteindre leur but. Mlle Coco était déjà sur la défensive, mais cette flatterie supplémentaire la convainquit :

Il me tend un piège !

L’illusionniste était trop sur de lui, trop obligeant. Lui laisser ainsi la main aussi délibérément ? Elle n'y croyait pas une seule seconde. Il devait tramer quelque chose. Mais quoi ? Et s'il avait des complices ? Il fallait à tout prix qu'elle comprenne ses agissements avant de monter sur scène où elle se retrouverait vulnérable. Coco avait une brûlante envie de plonger dans les pensées récentes de son interlocuteur, mais elle se contint.

- Ah, merci ! Du courage liquide, il n’y a que ça de vrai !

Après avoir galamment saisit la coupe qu'on lui tendait, Coco observa Izaya la vider d'une traite.

Le gougeât ! C'est un grand millésime.

Mais il ne s’arrêta pas là et se servit derechef, Coco faillit s’étouffer quand il lui demanda brutalement.

- Alors, ma chère, dites-moi : que jouons-nous ce soir ?

C'est un complot. Il m’amadoue, il me fait croire que la balle est dans mon camp. Mais ça me semble évident, il n'a pas l’intention de jouer quoi que ce soit sur scène ce soir. Puisqu'il faut continuer à prétendre, je vais lui concocter vite fait un programme qui devrait flatter son ego. Et surtout le lancer seul en scène au début pour me laisser un peu de répit et tirer les choses aux clair.


- J'insiste naturellement pour que vous commenciez mon cher, vous êtes ici chez moi et les premières notes seront pour vous. Vous nous improviserez bien une petite ouverture ? Ensuite, j'imagine parfaitement le grand air "Babel, Babel, ô arche merveilleuse", suivit d'un intermède musical un peu exotique. Puis rapprochons nous progressivement de notre esprit de famille avec "Sombre forêt du Pôle" avant d'ajouter un peu de gaîté avec "Sous les remparts de la Citacielle" par exemple. Je suis sûr que vous serez capable d’accompagner ces airs sans problème. Avec des sonorités babeliennes pour le premier naturellement.

Coco était satisfaite de sa proposition. S'il souhaitait vraiment jouer ce soir, il ne pouvait que refuser. Aucun orchestre babelien n'ayant joué à la citadelle depuis des dizaines d'années, il serait bien en peine d'accompagner le premier air. Et "Sous les remparts de la Citacielle" n'avait pas été chanté au grand opéra familial depuis des générations...

- Une petite chanson d'enfant devait clore ce récital avec élégance et simplicité. Sauf si vous pensez qu'une illusion orchestrale s'impose pour conclure naturellement. Qu'en dites-vous ?

Debout, toujours le sourire aux lèvres et suivant Izaya qui se trémoussait dans la loge de son oeil vif, Coco observait en détail les réactions de son interlocuteur à chacune de ses propositions. Elle s'autorisa une petite gorgée de champagne à l'issue de sa dernière question.
Izaya
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Ven 10 Mai - 21:55
❅❅❅

Le Mirage exécutait des petits pas de danse dans la loge, l’air léger.

Mais en vérité, son esprit alerte analysait chacun des faits et gestes de la Chroniqueuse, recherchant la moindre fausse note dans le son de sa voix. Il savait qu’il marchait sur des œufs, qu’elle pouvait à tout moment manipuler sa mémoire comme de l’argile sans qu’il ne puisse rien y faire.

Il aurait voulu redoubler de prudence, mais il savait que c’était inutile. Il n’avait aucun moyen de se défendre contre elle – et c’était à cause de cet élément perturbateur et incontrôlable qu’il buvait plus vite qu’un Dragon rentrant d’une chasse. Une vaine tentative, certes, seulement destinée à calmer le flot de pensées qui se bousculaient en lui. Ce n’était pas le moment de paniquer. Ou en tout cas, ce n’était pas le moment de montrer qu’il paniquait. La diva lui sauterait tout de suite à la jugulaire, sans autre forme de procès, profitant de sa faiblesse.

Il devait se montrer calme et serein. Tranquille. Alors, il continuait ses petits pas de danse.

- J'insiste naturellement pour que vous commenciez mon cher, vous êtes ici chez moi et les premières notes seront pour vous. Vous nous improviserez bien une petite ouverture ? Ensuite, j'imagine parfaitement le grand air "Babel, Babel, ô arche merveilleuse", suivit d'un intermède musical un peu exotique. Puis rapprochons nous progressivement de notre esprit de famille avec "Sombre forêt du Pôle" avant d'ajouter un peu de gaîté avec "Sous les remparts de la Citacielle" par exemple. Je suis sûr que vous serez capable d’accompagner ces airs sans problème. Avec des sonorités babeliennes pour le premier naturellement. Une petite chanson d'enfant devait clore ce récital avec élégance et simplicité. Sauf si vous pensez qu'une illusion orchestrale s'impose pour conclure naturellement. Qu'en dites-vous ?

A mesure que Coco énumérait son programme, Izaya manquait de s’emmêler les pieds. S’il n’avait pas déjà eu le teint exagérément poudré, il y avait fort à parier que la Chroniqueuse aurait pu le voir pâlir.

Il ne connaissait absolument aucun des airs qu’évoquait la cantatrice ; et si ce n’était pas nécessairement dérangeant dans le fond, il savait qu’en réalité, elle l’attendait au tournant. Des airs babéliens, des comptines… Oui, bien sûr qu’il pourrait accompagner cela. Les Aristocrates perchés aux balcons de l’Opéra ni connaissaient rien à rien, alors il pourrait bien jouer ce qu’il voulait sans que personne ne se rende compte de son manque de connaissances.

En revanche, il ne duperait pas la Prima Donna. C’était une absolue évidence, et il savait pertinemment que c’était l’excuse qu’elle attendait sûrement pour se déchaîner contre lui, et ainsi le réduire en miettes, lui et sa réputation.

La soirée qui s’était d’abord présentée comme étant une des plus importantes de sa carrière prenait peu à peu des airs de cauchemars.

Il ne pouvait pas tenter de l’amadouer ; il était bien évident qu’elle n’avalait aucune de ses couleuvres depuis tout à l’heure. Et il ne comptait pas si risquer d’avantage ; il ne ferait qu’ajouter de l’huile sur un feu déjà ardent. Il n’avait plus qu’un seul moyen de s’en sortir : véritablement impressionner la Diva. Surpasser ses attentes, conquérir son cœur malgré ses lacunes.

C’était à double tranchants. Mais il en allait de sa réputation. Et c’était tout ce qu’Izaya avait. Si la borgne venait à lui enlever son seul moyen de s’exprimer dans ce monde…

Je ne peux pas laisser cela arriver. C’est ma seule façon de survivre ici. De me faire entendre. D’exister. Je ne veux pas cesser d’exister. Je ne la laisserai pas m’effacer, comme elle a effacé tant de souvenirs.

D’ordinaire, le Mirage laissait tout couler, toujours indifférent : il savait abandonner les batailles qu’il savait perdues d’avance. Mais pas celle-ci. S’il lui fallait tout perdre à cause d’une capricieuse, alors certes, il perdrait, c'était le jeu de la Cour. Mais pas sans avoir essayé, pas sans avoir tout donné.

Il n’y avait désormais plus qu’une chose qui comptait à ses yeux. Ravir le cœur de celle qui semblait plus imprenable que la plus solide des forteresses.

Feignant un sourire de miel, il continua de se trémousser sur un air fantôme, et darda son regard sur la Chroniqueuse :

- Ma foi, je n’ai rien à redire à votre programme, il m’a l’air tout à fait au point ! Ce ne sont là que d’excellents choix ; un chant babélien, comme c’est exotique ! Pour ce qui est de notre conclusion, je pense qu’une comptine serait tout à fait appropriée : la rencontre entre votre signature et mes illusions devraient composer une nouveauté qui, je suis sûr, plaira à notre Seigneur.

Pour ce qu’il en avait faire, de ce Seigneur.

- Alors c’est décidé, nous gardons ce programme ? reprit-il, arborant un sourire plus large que jamais.

Elle doit déjà très bien savoir que je n’ai aucune idée de ce que je vais faire avec son programme alambiqué. Mais bon, sauvons les apparences, comme dirait l’autre.

Soudain, un domestique en livrée pénétra dans la pièce, un air très solennel gravé sur son petit visage serré.

- Mademoiselle, Monsieur, si vous voulez bien me suivre. Votre représentation va bientôt commencer.
- Ah flûte, je ne me suis même pas encore habillé !

Izaya se saisit d’un petit bracelet qui pendait à une coiffeuse, et l’attache fermement à son poignet ; aussitôt, son habit noble se volatilisa, au profit d’une tenue toute faite de tulle noire, élégante et presque trop féminine pour qu’elle soit autre chose que scandaleuse. Mais il fallait toujours frapper fort à la Cour ; et ses atours qui défiait les genres faisaient toujours un grand (et bel) effet.

Il tendit son bras à la Chroniqueuse, galant par pur principe ; et aussi par défi.

- Mademoiselle.

En piste.

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Mer 15 Mai - 16:45
❅❅❅

Il danse de plus en plus mal …

Coco sentait le malaise d'Izaya. Ses pas de danse toujours plus désordonnés alors que l’annonce du programme se poursuivait le prouvait bien.

Il n’y connais rien bien sûr, mais ça le trouble ? Ce qui est censé se passer sur scène n’est donc pas qu’un prétexte à un autre complot ?

Coco écouta à peine Izaya lorsqu’il accepta d’une traite tout ce qu’elle avait proposée, ne répondant même pas à sa question. Il fallait qu’elle sache à quoi s’en tenir, et immédiatement ! Elle se concentra intensément et s’apprêtait à pénétrer dans la mémoire du jeune Mirage quand un domestique entra :

- Mademoiselle, Monsieur, si vous voulez bien me suivre. Votre représentation va bientôt commencer.
- Ah flûte, je ne me suis même pas encore habillé !

Coco fit la moue en découvrant l’illusion de costume dont Izaya venait de se vêtir, mais il y avait plus urgent que de donner à ce novice arrogant un leçon de bon goût : un complot et un concert.

Son oeil se mit à briller et elle sourit. Mademoiselle Coco venait de trouver comment déjouer l’un et sauver l’autre. Izaya lui tendit galamment (ou insolemment, difficile à dire) son bras :

- Mademoiselle. Coco lui présenta le sien pour quitter la loge.

- Vous jouez à un jeu dangereux mon cher, mais vous jouez bien. Je daigne, puisque je suis bonne et que je ne voudrait pas que votre première soit un fiasco, partager avec vous un souvenir précieux qui me vient d’une aïeule. Il s’agit de l’air "Babel, Babel" chanté lors d’un gala au Mémorial il y a plus d’un siècle.

Ils avaient traversé toutes les coulisses et étaient à présent aux pieds des quelques marches menant à la scène. Derrière l’immense rideau rouge et or, les bruissements des conversations se faisaient entendre. La fine fleur de l’aristocratie du Pôle était déjà réunie dans la salle et Farouk allait arriver. Dès que l’esprit de famille serait confortablement calé sur sa montagne de coussins et courtisanes, le rideau se lèverait.

- Dans quelques secondes, ce souvenir sera le votre comme-si vous l’aviez vécu.

Son sourcil froncé par la concentration, Coco lâcha le bras de son partenaire et avec un grand geste théâtral elle lui ordonna cérémonieusement :

- Regaaaardez-moi !

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