Coco - Je ne suis qu'une humble servante de l'art

Poudrée, perruquée, maquillée, couverte de bijoux de prix, c'est La Diva de l'opéra familial. Prima Donna Assoluta, terreurs de l'impresario, des musiciens, mais surtout des autres chanteuses, elle règne en maitresse sur le quatrième étage de la tour de Farouk.
Coco, c'est le nom de scène qu'on lui a attribué alors qu'elle n'était qu'une débutante. Aujourd'hui, c'est à Mademoiselle Coco qu'on s'adresse, la diva, la divine pour qui se pâment quelques esthètes et tous ceux qui souhaitent recevoir d'elle une faveur.
Mais quand on murmure derrière son dos ou qu'on la mentionne dans le Nibelungen, elle devient Coco Bel-Oeil. C'est le surnom narquois que lui donnent les jaloux et les jalouses, les mauvaises langues et les journalistes insensibles à son art mais bien conscients de l'absence de son oeil gauche. Au quotidien, Coco masque cette orbite vide sous un bandeau de satin noir mais sur scène, de coûteuses illusions redonnent vie à son oeil perdu.
On ne lui connait pas d'amant mais elle a su garder sa place d'honneur à l'opéra aussi longuement grâce à une protection particulière de Farouk. L'orbite béante qui la défigure lui interdit définitivement de devenir une favorite, mais sa connaissance de chansons anciennes, certaines datant d'avant la déchirure, la rend très précieuse aux yeux et surtout aux oreilles de l'esprit de famille.